ENQUÊTE EXCLUSIVE IFOP POUR GALEON

9 Français sur 10 veulent un renforcement de la cybersécurité

En 2021, plus de 700 hôpitaux et établissements de santé ont été victimes de cyberattaques en France. Le 17 mars, l’Assurance maladie annonçait la fuite des données de quelque 510 000 assurés après un piratage tandis que 5 jours plus tard, c’est le géant Microsoft qui rendait publique une attaque de grande envergure menée à son encontre par le groupe de hackers Lapsus$. Dans le même temps, de nombreux experts ont souligné le risque de cyberattaques liées au conflit en Ukraine, les hostilités se déplaçant également sur la toile.

Étude sondage IFOP pour Galeon

Dans ce contexte tendu, Galeon a confié à l’Ifop* le soin d’interroger les Français sur leur perception du phénomène et leurs inquiétudes quant à la confidentialité de leurs données personnelles, mais également sur une éventuelle attaque pouvant survenir lors de l’élection présidentielle. Il s’avère à la lecture des résultats que nos concitoyens sont particulièrement inquiets des risques de piratage, d’autant que 4 sur 10 disent en avoir déjà été victimes à titre personnel.

Face à la perspective de voir leurs données dérobées par des hackers et compte tenu d’un niveau de confiance très relatif quant à leur protection, ils expriment quasi unanimement le souhait de voir la cybersécurité renforcée par le prochain président de la République. En ce sens, la blockchain, même si elle est encore peu connue, apparaît pour 6 Français sur 10 comme un bon moyen de préserver les informations détenues par les hôpitaux et les établissements de santé.

Perception protection des données

Des craintes fortes et partagées

Près de 9 Français sur 10 (89%, en hausse de 4 points par rapport à 2019) jugent le risque d’une cyberattaque élevé et un tiers estime même que ce risque est « très élevé ». Cette inquiétude est particulièrement forte chez les seniors, 96% des personnes âgées de plus de 65 ans faisant état de leurs craintes quant à un piratage de grande ampleur, et légèrement moins chez les plus jeunes puisque 79% des 18-24 ans ont le même sentiment. Sur l’échiquier politique, ce sont les électeurs de Marine Le Pen (98%) et de Valérie Pécresse (95%) qui semblent les plus inquiets mais l’écart est faible avec ceux de Jean-Luc Mélenchon (86%).

Cyberattaques et élections présidentielles

Un risque pour l’élection présidentielle ?

Moment phare de l’actualité politique et démocratique de notre pays, l’élection présidentielle qui aura lieu les 10 et 24 avril prochain pourrait-elle donner lieu à une cyberattaque ? Près d’un Français sur deux le pense et se dit inquiet à l’idée qu’une telle attaque puisse fausser le résultat du scrutin tandis que 4 sur 10 estiment qu’elle pourrait, si elle se déroulait, entraver la diffusion des résultats le jour du vote. En la matière, les moins de 35 ans se montrent plus angoissés (61%) que leurs aînés (46%).

Logiquement, les personnes interrogées ayant été victimes d’un piratage lors des 12 derniers mois sont également plus inquiètes (63%) que celles auxquelles une telle mésaventure n’est pas arrivée (46%). C’est chez les sympathisants du Rassemblement National et de Reconquête que l’on trouve les répondants les plus soucieux (70% sont inquiets dont 32% le sont beaucoup), les plus sereins se situant à gauche (46%) et à proximité de la majorité présidentielle (42%).

Renforcer les moyens pour la cybersécurité

Le renforcement de la cybersécurité jugé indispensable 

Au regard de ces résultats, il n’est guère étonnant que plus de 9 Français sur 10 affirment leur volonté de voir le prochain président de la République renforcer la cybersécurité des organismes publics. Un souhait exprimé à la quasi-unanimité par les sondés âgés de plus de 65 ans (99%) et par près de 9 personnes sur 10 (87%) âgées de moins de 35 ans. Les scores sont également très forts quelle que soit la proximité politique, à gauche (92%) comme à droite (99%).

L'expérience du piratage des français

9 Français sur 10 redoutent le vol de leurs données bancaires

Le chiffre impressionne : plus de 4 Français sur 10 (41%) ont déjà été victimes d’un piratage informatique au cours de leur vie, dont 7% lors de l’année écoulée. Directement concernées ou non, les personnes interrogées par l’Ifop font état à 93% de leur préoccupation à la perspective d’un piratage de leurs données personnelles, une anxiété particulièrement prégnante puisque près de 8 sur 10 s’affirment « très inquiets » par cette éventualité. Si elle est partagée de manière homogène quelle que soit la tranche d’âge, cette inquiétude apparaît plus forte chez les femmes (97%) que chez les hommes (89%). 

Les craintes liées au piratage des données

Le hack de leurs données bancaires (88%), le vol d’argent (87%) et l’usurpation d’identité (86%) arrivent en tête des craintes citées par les Français en cas de piratage de leur ordinateur. Plus de 7 sur 10 (72%) redoutent également de voir subtilisés leurs identifiants sur les réseaux sociaux et 6 sur 10 (59%) leurs données médicales. La perte et la possible diffusion de photos dénudées d’eux-mêmes ou de leur(s) partenaire(s) est source d’angoisse pour 38% des personnes interrogées avec de fortes disparités en fonction de l’âge des répondants : si 34% des plus de 35 ans redoutent cette possibilité en cas de piratage, la proportion double pratiquement chez les 18-24 ans (63%). Une tranche d’âge particulièrement concernée par le phénomène puisqu’une précédente enquête de l’Ifop datant de 2020 montrait qu’un tiers des 18-24 avait déjà envoyé des « nudes » (photo ou vidéo) à des tiers. A noter également que l’idée de voir volées et diffusées de telles images inquiète plus les femmes (41%) que les hommes (36%). 

Confiance envers les différents acteurs pour la gestion des données personnelles

Un degré de confiance inégal et relatif

Si les Français ont globalement confiance dans les hôpitaux (79%), les organismes sociaux (78%) et les banques (73%) pour gérer et protéger leurs données, cette confiance est loin d’être absolue puisque moins d’1 personne sur 5 déclare avoir « tout à fait confiance » dans la capacité de ces différentes institutions à garantir leur sécurité dans ce domaine. Et dès lors que l’on s’éloigne d’organismes « officiels », le degré de confiance s’évapore lui aussi : quand 4 Français sur 10 disent par exemple faire confiance aux plateformes de commerce en ligne, ils ne sont que 4% à la leur accorder avec certitude.

En dépit de la communication rassurante dont ils font régulièrement montre, les réseaux sociaux sont de loin ceux en lesquels les Français ont le moins confiance pour protéger leurs données puisqu’à peine 1 sur 5 (21%) croit en cette assurance et seulement 3% leur font tout à fait confiance. Les plus âgés sont également les plus sceptiques vis-à-vis des réseaux sociaux : 15% des plus de 65 ans estiment qu’il est possible de leur faire confiance contre 31% chez les 18-24 ans.

Notons toutefois que le degré de confiance s’est globalement amélioré depuis 2019 et une précédente enquête de l’Ifop, les réseaux sociaux par exemple, tout en étant toujours très bas, progressant néanmoins de quelque 8 points.

La notoriété de la Blockchain en France

La blockchain encore peu connue des Français 

Les possibilités offertes par la blockchain de protéger leurs données sont aujourd’hui encore peu connues des Français, moins d’un tiers (30%) en ayant déjà entendu parler et seulement 7% se disant capables d’expliquer ce dont il s’agit. Les hommes semblent plus au fait de cette technologie, 42% en ayant eu vent, soit le double de la proportion observée chez les femmes (20%). Et si les plus jeunes sont également ceux qui en ont le plus connaissance - 46% des 18-24 ans sont dans ce cas -, ils ne sont eux aussi que 7% à pouvoir en définir le fonctionnement.

Nombre de cyberattaque envers établissement de santé

Cyberattaques contre les établissements de santé : un phénomène sous-estimé

Selon les chiffres de l’ANS (Agence du numérique en santé), les cyberattaques contre les établissements de santé, hôpitaux notamment, ont doublé entre 2020 et 2021 pour atteindre 730 l’an dernier. L’Ifop a interrogé les Français afin de savoir s’ils perçoivent correctement l’ampleur de ce phénomène inquiétant. Il s’avère à la lecture des réponses que 83% de nos concitoyens sous-estiment majoritairement le nombre de ces atteintes aux informations collectées par les hôpitaux et établissements de santé. Seuls 2% d’entre eux ont donné l’écart correct – entre 700 et 750 – quand 83% pensaient le chiffre inférieur.

En moyenne, les répondants ont évalué à 573 le nombre de ces cyberattaques en 2021. Les moins de 35 ans sont les plus proches (725) de la réalité, à l’inverse des plus de 35 ans (521). Côté politique, les électeurs d’Éric Zemmour formulent l’estimation la plus haute (1 164), ceux de Jean-Luc Mélenchon la plus basse (399) et ceux de Marine Le Pen la plus proche (674).

Usage Blockchain contre cyberattaques envers les établissement de santé

Enfin et au regard de ces chiffres impressionnants des cyberattaques contre les institutions de santé, 59% des Français estiment après explications que la blockchain peut être une solution efficace pour protéger leurs données médicales dans les hôpitaux. Les plus de 35 ans (61%), les titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat (64%), les catégories aisées (68%) et les électeurs de droite (79%) sont les plus nombreux à le penser. 

* Enquête réalisée par l’Ifop pour Galeon auprès d’un échantillon de 1 005 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatif de la population de France métropolitaine, par questionnaire auto-administré du 18 au 21 mars 2022. 

ll vous est possible de télécharger les résultats complets de cette étude ici.

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