DeFi et Bridges crypto : les enjeux pour les prochaines années
En crypto, les Bridges sont des protocoles informatiques permettant la communication entre différents réseaux de blockchains.
L’idée étant de faciliter les échanges entre des actifs numériques avec la limitation des coûts de transaction, des transferts plus rapides...etc.
Les avantages sont multiples pour la finance décentralisée (DeFi), certes, mais des risques existent.
En effet, si les bénéfices pour la DeFi (Finance décentralisée) sont évidents, il reste quand même des enjeux de sécurité importants.
Il suffit de prendre l’exemple du Bridge Nomad qui a subi récemment un détournement de plus de 190 millions d’euros.
Avant d’aborder les risques, posons-nous plusieurs questions : en quoi les bridges crypto sont-ils utiles à la DeFi ? Comment améliorent-ils l’interopérabilité entre les blockchains et quels sont les différents types ?
Grâce à la technologie des bridges crypto, les réseaux de blockchains disposent de perspectives d'expansion. Un peu comme des îlots reliés entre eux.
Il s'agit donc d'une option intéressante pour les projets DeFi.
Néanmoins, les risques liés à la sécurité sont bien réels. La transparence et le libre accès à ces projets open-source augmentent les menaces de hacking sur les réseaux.
Pour comprendre l'utilisation et le fonctionnement de ces bridges crypto, revenons d’abord aux bases fondamentales de la DeFi.
PARTIE 1 : la DeFi, une nouvelle organisation décentralisée
La DeFi vient du terme abrégé Decentralized Finance ou finance décentralisée.
Elle représente ces communautés mettant à disposition différents services financiers qui tournent globalement autour de la crypto-monnaie et des smart contracts.
Concrètement, les projets DeFi utilisent des protocoles "décentralisés" pour développer des services divers comme des plateformes de prêts ou d'envoi de crypto à travers le monde ; de transactions en P2P ou de réalisation d'épargne ; ou encore afin de réaliser des achats d’actions et autres actifs numériques.
Des services financiers lambdas, somme toute, sans implication toutefois, des banques ou des institutions. Autrement, on en passera pas par un intermédiaire, un garant ou encore un courtier.
On comprend alors pourquoi un certain nombre de projets DeFI fleurissent ces derniers mois sur le marché.
Quels raisonnements guident la finance décentralisée ?
Avant toute chose, c'est l’idée d'assurer la transparence des échanges et des transactions. Chacun ayant accès au code open-source présent dans les smart contracts. Notez que les utilisateurs conservent la propriété et la gestion de leur crypto grâce à l’attribution de clefs privées.
Avec la DeFi, on souhaite aussi renforcer l’inclusion financière. C’est-à-dire, s’assurer que chaque utilisateur puisse avoir accès aux mêmes fonctionnalités selon leur besoin, à moindre coût et peu importe où il se trouve.
Des exemples de projets ? Uniswap pour faciliter les échanges ; Terra Luna également, avec les transferts instantanés ; Aave, dont le principe est de permettre le prêt de crypto-monnaies.
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PARTIE 2 : bridges crypto, des accessoires utiles à la DeFi
Les Bridges offrent des solutions à certaines problématiques comme celle de la scalabilité.
Définition
Les bridges crypto établissent des connexions entre les réseaux de différentes blockchains. Ils prennent la forme de protocoles informatiques qui établissent des communications A-B ou d’un point A à des points multiples.
Les Bridges crypto sont-ils nécessaires ?
Nécessaires pas forcément, mais ils sont en tout cas très utiles et vont dans le sens des objectifs de la DeFi : renforcer l'interopérabilité des réseaux, l'accès aux services et la scalabilité des blockchains.
L'interopérabilité entre réseaux
Ainsi, le fait d’installer un bridge crypto au sein de multiples réseaux permet d’améliorer l’interopérabilité entre les blockchains. S'il y a plus de points de contact, on étend les connexions et la diversité des services.
Accessibilité et inclusion financière
À l’interopérabilité entre les blockchains s’ajoutent aussi le fait pour les utilisateurs de pouvoir réaliser plus d’opérations, et ce, de manière plus rapide et avec moins de frais de transaction par rapport au système centralisé.
Scalabilité des blockchains
Enfin, il reste le sujet de la scalabilité*, qui est un peu plus discutable.
*Il s’agit de la capacité d’une blockchain d'adapter son protocole afin d'augmenter le nombre de transactions par seconde, et ce, sans impacter ou ralentir le cours.
Avec les bridges, on augmente la capacité de validation des transactions en multipliant le nombre de validateurs.
? Remarque : une critique générale pose la question de la réelle utilité des bridges crypto et des risques que cela entraîne pour sécurité des réseaux. Établir des connexions, soit, mais il faut toutefois prendre garde aux failles qui pourraient exister dans une couche sous-jacente d'un protocole. Une attaque non parée à ce niveau-là, affectera les blockchains liées.
Fonctionnement des bridges crypto
Imaginons que vous êtes un utilisateur d’Ethereum et vous souhaitez utiliser vos jetons pour bénéficier des services de la plateforme Solend, plateforme d’investissement et d’emprunt présent sur Solana.
Pour se faire, il va falloir un outil de connexion entre les deux plateformes et une équivalence entre les jetons ETH et SLND. C’est là que le bridge intervient.
À l’entrée de ce pont, les conditions de transaction sont établies selon le code dicté au sein du protocole (voir ci-après).
Distinction : bridge centralisé / décentralisé
La technologie utilisée peut prendre deux formes.
- Bridge centralisé (dit “trust-based”) : le traitement des informations sera remis aux mains d’une entité centralisée. L’échange est plus rapide et surtout, plus important (ex : OKex).
- Avec les bridges décentralisés (“trustless”), ce sont des algorithmes issus de smart contracts qui vont prendre la relève. (donc sans intermédiaire, ex : Multichain). Les validateurs seront récompensés seulement une fois qu’ils auront réalisé leur mission de validation des transactions du point de départ au point final.
? Remarque : comment s’assurer que les opérations ne soient pas biaisées ? C’est tout l’enjeu de la décentralisation et du système de validation.
Structure : les différentes connexions établies par les bridges
Un bridge, selon son protocole, peut lier différents types de réseaux de blockchains entre eux. On parle aussi de couche ou de *layers.
*Les Layers ce sont ces couches de réseaux qui nivellent les blockchains. Selon la constitution et l’état d’avancée de la blockchain, plusieurs niveaux ont pu être établis (de 0 à 4 en principe).
Comme le socle d’une pyramide, la couche 0 est celle qui compte le plus car elle maintient les fondations. Si cette couche est bancale, cela n'assure rien de bon pour les couches supérieures.
Notez que la réciproque n’est pas forcément identique. Les couches supérieures peuvent ne pas fonctionner sans pour autant altérer le fonctionnement du premier niveau.
Certains Layers de type 1 sont totalement indépendants et peuvent fonctionner seules (ex : Bitcoin ou Ethereum). Ils peuvent valider et finaliser des transactions sans devoir faire appel à un layer supérieur.
Le but des Layers de type 2 est d’apporter des améliorations aux réseaux, notamment en matière de scalabilité.
Cette parenthèse fermée, revenons-en à la structure d’un bridge et de son protocole. Selon ce qui aura été établie, la connexion pourra permettre de lier :
- 2 Layers de type 1,
- 1 Layer de type 1 avec un de type 2,
- 2 Layers de type 2.
Les différentes opérations possibles
On en a parlé plus tôt, le protocole des bridges détermine les conditions dans lesquelles la connexion entre les différents réseaux sera réalisée. N’oublions pas qu’un test de validation est nécessaire pour valider la transaction.
Un protocole peut donc décider de procéder selon différentes manières :
- il peut "lock-mint" (verrouiller et fabriquer)-> verrouiller d'abord les jetons du premier réseau, puis produire le nombre équivalent sur le second.
- "burn-and-mint" (brûler et fabriquer) -> les jetons du réseau 1 seront brûlés pour en créer de nouveau sur la seconde chaîne.
- et "swap" -> échanges deux crypto-monnaies différentes avec des smart contracts.
PARTIE 3 : Les risques liés à la sécurité
Tout comme dans le monde réel, la structure d’un pont n'est jamais à 100% infaillible. Et les bridges crypto n'échappent pas à la règle.
L’une des problématiques actuelles est donc de savoir comment consolider cet outil pour optimiser au mieux la DeFi sans pour autant impacter la sécurité.
Exemples de piratage
1/ En mars 2022, Ronin réseau de crypto-monnaies utilisé par la plateforme de jeu Axie Infinity, se fait pirater son bridge. Des ETH et des USDC confondus ont été détournés pour un montant total de plus de 600 millions de dollars.
2/ En août 2022, c’est autour du bridge Nomad permettant l’interconnexion entre plusieurs blockchains de se faire siphonner son protocole. Le bridge semblait inscrire des montants arbitraires à la phase 2 du protocole. Au total : 190 millions d’euros ont été piratés.
Interdépendance et effet boule de neige
Les conséquences sur l'interopérabilité entre plusieurs blockchains peuvent être lourdes et les transactions perdent alors de leur valeur. Bien entendu, certaines plateformes, dont les plus connues comme Ethereum, disposent de plus de garanties que d'autres.
Des solutions envisagées ?
Puisque la fragilité de ces bridges crypto repose en majorité sur leur protocole, et surtout, sur leur manque de considération vis-à-vis de la sécurité (privilégiant l’optimisation de la scalabilité), pourquoi ne pas trouver une solution à la source ?
Un Layer 0 ? En-tout-cas, c’est une solution proposée par certains spécialistes.
? L’idée est tout à fait envisageable. Plutôt que de répondre au problème de scalabilité du réseau par la construction automotique d’un bridge crypto, pourquoi ne pas consolider en amont, les fondations afin de faciliter les opérations futures ?
Les bridges sont des outils nécessaires et utiles, certes, mais il faut pouvoir s’assurer pour le bien de la DeFi, que le protocole tiendra en cas d’attaque, et que les fondations ne s’écrouleront pas à la moindre offensive.
Le but de cet article est avant tout de simplifier des concepts techniques liés à la crypto-monnaie, afin de les rendre accessibles à tous. Ces mots n’engagent donc que leur auteur. Il ne s’agit pas de conseiller le lecteur sur ses investissements.
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